Rien n’est plus vide qu’un œil aveugle.
Rien n’est plus vide qu’un quai de gare entre deux passages de train.
Rien n’est plus vide que le tiroir du 28 novembre 1961.
Rien n’est plus vide qu’une plaine écrasée par des nuages noirs.
Rien n’est plus vide qu’une heure vaine d’attente.
Rien n’est plus vide qu’un appartement à peine déménagé.
Rien n’est plus vide qu’un ciel invisible.
Rien n’est plus vide qu’un train vide – et toi seul assis, et tes pensées.
Rien n’est plus vide qu’un cœur.
Rien n’est plus vide qu’une tombe fraîchement creusée.
Rien n’est plus vide qu’un nom inconnu.
Rien n’est plus vide que le temps d’une prière.
Rien n’est plus vide que l’air sculpté par la musique.
Rien n’est plus vide que l’absence d’espace.
Rien n’est plus vide qu’un verre vide sur la table.
Rien n’est plus vide qu’une liste de nombres aléatoires.
Rien n’est plus vide que la nostalgie d’une odeur.
Rien n’est plus vide que l’espace entre les lettres imprimées.
Rien n’est plus brièvement vide qu’un trou de balle.
Rien n’est plus vide que le vide vidé de son vide.