– On joue au jeu de la réalité ?
– S’il y en a une seule ce n’est pas un jeu.
– Coupons-la alors en morceaux.
– Non. On la dédouble dans le sens de l’épaisseur.
– Elle sera trop mince.
– Il suffit de l’exposer en même temps au soleil à la pluie et elle redevient tapis chatoyant.
– Rajoutons des couleurs aussi.
– Et des plis et des secrets.
– Deux, c’est peu non?
– Tu as raison. On peut en faire d’autres. Des minuscules qui se cachent dans une poche. Des qui n’existent que les jours qui ont trois lettres. Et celles où deux devient nous.
– Et la règle ?
– Je te la dis. Viens, oreille, près de ma langue.
– Toutes mes lèvres sont émues.
– Il ne manque que ton reflet.