Catégorie : Inégales

#2025

soleil menteur je dis tue
comme s’il y avait des murs blancs
tu n’as pas de nom
brûle le sel des enfances

#2022

tu dis le corps comme s’il était – un
fragments par instants dire
la main en la regardant d’un autre
oubliant viscères et gorge
haïku bancal je ne peux guère
plus à part l’heure glissement
où à contrecœur et heureux
je me dis dissous enfin

Pour Annick Brabant

#2019

il n’y avait pas encore de mot pour le bleu
une anse oui de temps pour te voir
jusqu’à l’oubli sauf toi j’ai oublié
le rêve ourle ta certitude

#2015

je crois m’adresser je me réponds
miroir asymptotique plus grande peur
le promener le long des ciels
puis l’étui de nuit mots en cavale

#2011

plongeant la main dans le sac
gonflées d’air et de blanc les miettes
de nul souvenir et à nul rite
larmes à midi – voici le présent

#2005

le léopard dit la poésie vient des mots vagues
coeurs et fleurs détestées par l’enfant
mais viking dogger fisher peu agité à agité
fraîchissant la nuit déjà là haute
des pluies éparses entre deux pans de phrases
à jamais adultes mer devenant belle
le temps d’un psaume nombreuses grisailles
précises comme aiguilles ouvraient le mystère
avis de tempête sur le pourtour du golfe

initialement paru dans Villes en voix

#2003

l’adieu est dit en silence
nuages devenus ciel
tu es sable heure ronde

#1997

les chiens aboient la nuit est parfaite
les habits laissés un à un
nu sur la couverture tachée de sang
j’écris sur une table verte d’enfant

#1972

je la regarde soudain réelle
idée mise en poudre par la luxure
le détail est un éclat enfin
chaque mot est songe simple

#1967

sur la carte ce qui n’est que couleur
et le grand blanc sans l’être
là s’asseoir ou marcher sans figure
boire de toute la peau enfin