Tu ne sais pas quelle est l’heure. Matin ou nuit : les cartes battues avant la donne. Ciel, fleuve, pré, horizon seraient les couleurs, mais la lumière vient d’une sente unique. Se donner aux feintes : paysage, dessin, image. Oui, il y aurait une traversée, une histoire, mais elle passe vite : L’œil qui se verrait voyant.
Catégorie : Dual
#dual 34
son double posé sur de la nuit
une arche pour le temple
tes lèvres posées sur de la pierre
elle en est restée douce
#dual 33
le drap a bu l’air
rien ne tranche
une
main donne le silence
delta tourné au ciel
dual #32
jusque dans la douceur de la myopie
la lame de la forme traverse le réel
les joueurs se sont levés loin dans le temps
l’enfant est le grain de sable de dieu rire
dual #31
Le ciel n’a pas de miroir
Tu n’est pas dans ton image.
dual #30
Tu serais rouge à ton secret.
dual #29
Il faut aller jusqu’à l’ongle, son noir : défi, défaut. Il faudrait jouer encore, dans le rêve de la chambre, et sans miroir. Or on ne s’adresse qu’au visage, sans qu’il y ait de pardon. Le pli est la seule mémoire de l’étreinte.
dual #28
Ce qu’est l’hiver est déjà loin, passé vaste. Tu vis les heures comme dans un train, fuyant les morsures. Tu n’as que le nombre toi : ce pourrait être le diable mais tu as choisi la plaine. Un galet leste la poche et empêche d’être happé par le ciel. Oui, tu auras cette patience minutieuse, trait après trait.
dual #27
Le miroir, il serait dans la nuit, révélerait le négatif. La main plongée rencontrerait la forme d’une absence et la paix. Du temps contenu, arrondi ralentirait le rêve, sans suite. Le nombre serait doux.
dual #26
– On joue au jeu de la réalité ?
– S’il y en a une seule ce n’est pas un jeu.
– Coupons-la alors en morceaux.
– Non. On la dédouble dans le sens de l’épaisseur.
– Elle sera trop mince.
– Il suffit de l’exposer en même temps au soleil à la pluie et elle redevient tapis chatoyant.
– Rajoutons des couleurs aussi.
– Et des plis et des secrets.
– Deux, c’est peu non?
– Tu as raison. On peut en faire d’autres. Des minuscules qui se cachent dans une poche. Des qui n’existent que les jours qui ont trois lettres. Et celles où deux devient nous.
– Et la règle ?
– Je te la dis. Viens, oreille, près de ma langue.
– Toutes mes lèvres sont émues.
– Il ne manque que ton reflet.