Catégorie : Dual

dual #36

Photographie de @_senzatempo

Il n’y a pas de place pour la mer. Elle est le lointain, au-delà de routes et de murs longs et unis. Elle se borde de falaises, de miroirs de sable, comme le timbre poste de minuscules dents de papier. Il n’y a qu’une chambre, et même pas, une paroi trouble, toute à sa fuite. Le regard et les lèvres sont pour le mensonge. Le dos ne dit rien, n’a rien à dire, n’a que faire de la vérité. La pluie a été resserrée sans se fondre, sans s’unir. Elle est encore la joie d’une tempête. J’aimais son noir avant de savoir la couleur. Ce nom était là, c’est le début même : Anne.

#dual 35

Photographie : Anne Sterenn

Tu ne sais pas quelle est l’heure. Matin ou nuit : les cartes battues avant la donne. Ciel, fleuve, pré, horizon seraient les couleurs, mais la lumière vient d’une sente unique. Se donner aux feintes : paysage, dessin, image. Oui, il y aurait une traversée, une histoire, mais elle passe vite : L’œil qui se verrait voyant.

#dual 34

Photographie de Sterenn A’nne https://www.instagram.com/sterennpit

son double posé sur de la nuit

une arche pour le temple

tes lèvres posées sur de la pierre

elle en est restée douce

#dual 33

Photographie de Paolo Pitorri https://www.instagram.com/paolo_pitorri/

le drap a bu l’air
rien ne tranche

une

main donne le silence
delta tourné au ciel

dual #32

Photographie de Sterenn A’nne https://www.instagram.com/sterennpit

jusque dans la douceur de la myopie
la lame de la forme traverse le réel
les joueurs se sont levés loin dans le temps
l’enfant est le grain de sable de dieu rire

dual #31

Le ciel n’a pas de miroir

Tu n’est pas dans ton image.

dual #30

Photographie Maud Berniere

Tu serais rouge à ton secret.

dual #29

Photographie de Bianca Serena Truzzi

Il faut aller jusqu’à l’ongle, son noir : défi, défaut. Il faudrait jouer encore, dans le rêve de la chambre, et sans miroir. Or on ne s’adresse qu’au visage, sans qu’il y ait de pardon. Le pli est la seule mémoire de l’étreinte.

dual #28

Photographie de Sterenn A’nne

Ce qu’est l’hiver est déjà loin, passé vaste. Tu vis les heures comme dans un train, fuyant les morsures. Tu n’as que le nombre toi : ce pourrait être le diable mais tu as choisi la plaine. Un galet leste la poche et empêche d’être happé par le ciel. Oui, tu auras cette patience minutieuse, trait après trait.

dual #27

Le miroir, il serait dans la nuit, révélerait le négatif. La main plongée rencontrerait la forme d’une absence et la paix. Du temps contenu, arrondi ralentirait le rêve, sans suite. Le nombre serait doux.