Ne pas trop charger le ciel qui descend vers toi, que sa douceur lentement s’habitue à tes brusques incartades, tes cris, ta fuite qui le pétrifie. Le laisser couler en toi parce qu’alors les bornes se sont évanouies. Tu ne sais pas si c’est monter ou descendre, comment saurais-tu, vacillant, au bord de cette saisie ?
L’immense n’est en toi qu’une scorie d’un feu bref, que ces cahots de la route – mais c’est toi qui la construis de tes pauvres mains, route comme une trace d’ongle sur la chair !
Comment saurais-tu ce ciel si tu ne portais en toi l’insuffisance, si tu ne rapetissais, si tu n’étais cet élève appliqué qui vient prendre rang le plus humble, inaperçu, qui devient cette scorie…
On te pousse sans ménagements hors de la route, les rires te basculent ? Qu’importe ! Ils fleurissent en toi que le ciel te reconnaisse là, au toucher ; qu’il te nomme, que tu t’écroules dans cette mare de ciel avec l’assurance de ta validité, avec ton seul visage de poussière. Qu’ainsi s’accomplisse la réconciliation.